dimanche 26 mars 2017

Un pas de coté...




Aller chercher plus loin, plus vite, plus fort, le tout en permanence connecté à la toile, en temps réel, bientôt en réel augmenté peut être...sponsorisé au nombre de clic sur son profil facebook...

Où est le rêve, où est l'aventure. La montagne, la grimpe de mes débuts ne peut se résumer à cette sportivisation marchande. Nos activités deviennent "mainstream", tant mieux pour notre porte
 monnaie, nous les pro... mais est ce bien la même chose que ce que nous avons adoré il y a maintenant un moment et dont il reste bien évidemment des survivances. Désormais il y a des grandes surfaces entièrement dédiées à la montagne ( escalade, alpinisme version 2.0: encadré, sur des traces gps , des panneaux etc...), des salles d'escalade commerciales monstrueusement belles et grandes dans la plupart des villes ( le grimpeur actuel est un marché; on est loin des hordes chevelues décriées par le maire de Buoux dans le topoguide des années 90).

Grimper en salle est bien sûr une activité très complète, et enrichissante; aller à fond sur une trace est tellement grisant...faire l'Aconcagua, l'Everest, le Kili, le mont Blanc: c'est une belle épreuve. Toutefois cela se résume à suivre des chemins, des pistes , des voies déjà tracées. La plupart des personnes qui s'y risque seraient bien incapables de trouver les sommets sans ces pistes!

Même la face nord des Grandes Jorasses ou des Droites obéit à cette logique lorsque les conditions sont très bonnes; il n'est ainsi pas rare d'y retrouver des dizaines de cordées qui suivent la trace d'en haut en bas! les secours à porté de téléphone portable. Dans ces mêmes lieux il existe bien évidemment des alpinistes traditionnels qui se lancent les premiers dans les itinéraires, pas forcément n top conditions, et qui eux peuvent j'imagine ressentir ( et sans doute aussi rechercher), le parfum de l'incertitude!

Aller dans les Pyrénées par exemple, en hiver, faire une face peu parcourue, difficile par rapport à son niveau, hors de porté de portable et hors de vue de refuge, n'est il  pas plus représentatif de l'esprit "d'aventure" que la queue leu leu dans une classique ED du massif du Mont Blanc; vue en vidéo, relaté sur C2C par 25 cordées?

Se sentir plus vivant, exister ( comme disait rébuffat: ne pas se contenter de vivre mais d'exister!), voici ce que permet d'alpinisme, la grimpe. Etre au contact d'une nature sauvage, apprendre à composer avec elle, la connaître, ne pas se sentir agressé par le froid, le rocher...par delà le matériel qui n'est important qu'à la marge. Etre finalement en harmonie avec l'hostilité perçue  initialement. Etre léger, bien posé sur ces pieds, se sentir invulnérable sur des petites réglettes...

Cela ne s'achète pas! C'est le temps passé sur les parois, dans le milieu qui prévaut. Bien souvent les Ultra trailers que j'ai au Mont Blanc sont bien déconcertés, complétement à la rue alors qu'ils n'ont fait que 1500m de dénivelé... la montagne ne se résume pas en chiffre et c'est très bien ainsi! Au même endroit j'ai eu quelques fois des bucherons bedonnants très à l'aise, car ils ont le cuir durcit au contact de la Nature!

Pour acquérir cette expérience, les chemins peu fréquentés, où la mousse pousse sur les prises, où la trace est à faire dans la neige fraîche, où il y a peu d'informations, voici les chemins les plus enrichissants. Il y en a certainement pas loin de chez vous! Pour briller sur Facebook c'est pas le top mais on s'en fou!

Peut être, pour retrouver l'esprit de transgression de la montagne, de la grimpe des années 80, faut il dire merde aux réseaux sociaux!








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